La page monumentalisée: Manuscrit, imprimé et épigraphie à la Renaissance – Italie, France et Espagne (1480-1550)

Béhar Roland et Leroux Virginie

La page monumentalisée

2018-12-19 Programme La Page Monumentalisee

L’inscription antique et son support monumental, de la pierre tombale à l’architecture, jouent un rôle important dans le renouvellement de la page manuscrite et imprimée entre 1480 et 1550. L’histoire de ce phénomène suppose une approche pluridisciplinaire (paléographie, bibliographie matérielle, histoire du livre, histoire littéraire, histoire de l’art, histoire).

Le projet proposera un status quæstionis et analysera la multiplicité de facteurs explicatifs, parmi lesquels se posera en particulier la question du pouvoir comme lieu de légitimation de cette esthétique en même temps que lieu ayant besoin de l’aura dégagée par cette nouvelle modalité éditoriale. Cette analyse envisagera la question depuis une pluralité́ de disciplines. La paléographie l’examinera depuis les versants antique et médiéval, afin de constituer un cadre général, et l’histoire de l’art, par l’histoire des miniatures, montrera comment la question se pose dans le manuscrit de la Renaissance, nourri de science antiquaire. Un second aspect sera celui des liens entre mise en page et création du texte : la question se pose des lors que l’on considère les liens fréquents entre humanistes, poètes et imprimeurs, qui induisent souvent une grande créativité pour les imprimeurs (dont G. Tory est l’un des meilleurs exemples) et qui diffusent l’esthétique all’antica en même temps qu’ils généralisent l’emploi des caractères italiques. Un troisième aspect, enfin, est celui de la relation à l’image de l’inscription (épigraphique ou numismatique) présente dans le texte, dont le succès de l’emblématique n’est que l’une des conséquences.

La perspective comparatiste est nécessaire, car l’histoire du phénomène que le projet se propose d’étudier demeure encore trop souvent compartimentée, simplifiée par des logiques évolutives nationales. Dans un premier temps, le projet se concentrera sur l’Italie, l’Espagne, la France et le Saint-Empire romain germanique : la matière sera suffisante à l’organisation des deux journées d’études, mais l’élargissement aux Flandres ou à l’Angleterre n’est pas exclu.

 

 

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