Ecritures et langues

L’écriture transcrit des contenus linguistiques, mais possède également une densité propre. Aux signes graphiques, des valeurs (sociales, politiques, culturelles) sont associées. Dans les écritures complexes, représentant à la fois la dimension sémantique (logographie) et phonétique (phonographie) de la langue, le signe peut être vecteur de significations additionnelles. De nombreuses sociétés à écriture, anciennes ou modernes, sont polygraphiques autant que multilingues, créant des espaces de l’écrit complexes au sein desquels les sélections graphiques constituent, en relation aux sélections linguistiques, autant de stratégies discursives. L’écriture, enfin, tend à générer des sphères fonctionnelles et domaines d’action qui lui sont propres, plutôt que de reproduire ceux déjà présent dans l’oralité.

Les thématiques suivantes seront privilégiées dans l’Axe A :

  • Naissance et adaptation des écritures, selon les dimensions linguistiques, sociales, culturelles et cognitives pertinentes ;
  • Écritures complexes (logo-phonétiques) et hétérographie (écriture d’une langue avec les signes graphiques d’une autre) : dimensions linguistiques et cognitives ; valeur ajoutée du signe logographique, jeux graphiques, interactions avec la culture visuelle.
  • Polygraphismes : la distribution fonctionnelle et l’interaction entre écritures en co-présence dans une société ou sur un document ;
  • Diglossie, traduction intralinguale, commentaire, réécriture : processus de vernacularisation, pratiques textuelles de re-sémantisation, réécriture, amplification, etc., en tant que stratégies discursives ;
  • Le texte écrit : les processus de sémiotisation propres au texte écrit, en tant que celui-ci n’est pas (réductible à) une transcription de la chaîne parlée.

Reponsable : Philip Huyse (EPHE)

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